Résidence à Trébédan

Cet article raconte notre semaine de travail en immersion dans une classe de maternelle de l'école du Blé en Herbe (Côtes d'Armor) avec Nolwenn Guillou et ses élèves. Un retour en images et en dessins pour partager nos expérimentations articulées aux enjeux pédagogiques et nos réflexions. Au programme : découverte d'une organisation en plans de travail, refonte de do•doc, tags NFC, codes QR et productions de tuto par les élèves, entre autre.

Journal de bord de notre résidence à l'école du Blé en Herbe à Trébédan, en Bretagne.

Suite à la découverte et à l'utilisation de notre logiciel do•doc lors de formations avec des enseignants de maternelle, Lionel Rault (Enseignant Référent pour les Usages du Numérique dans les Côtes d'Armor) a pris contact avec nous et participe aujourd’hui à notre réflexion sur les évolutions de nos outils à partir des retours des enseignants et de leurs pratiques. Il y a quelques mois, il nous a mis en relation avec Nolwenn Guillou, enseignante de maternelle et directrice de l'école du Blé en Herbe à Trébédan (village de 380 habitants, également dans les Côtes d'Armor). En avril 2018 et après de nombreux échanges, nous nous sommes rendus dans son école et avons passé une semaine dans sa classe de maternelle pour observer, prototyper et discuter de nos préoccupations communes et des enjeux pédagogiques au cœur des outils que nous développons.

Une phase préalable de réflexion a fait émerger une préoccupation commune autour de la trace et nous a permis d’identifier des enjeux à trois niveaux : la trace pour l'élève, la trace pour l'enseignant et la trace pour les parents (voir l’atelier présenté à Ecritech 9 2018 à Nice et l’interview de Nolwenn ici).

Cet article raconte cette semaine de travail en immersion dans la classe de maternelle de l'école du Blé en Herbe et entend partager certaines de nos réflexions et expérimentations, à travers notamment quelques photos et dessins.

Lundi 9 avril 2018

Découverte de la classe et rencontre avec les élèves

Nous sommes arrivés à Trébédan dans l’après-midi du lundi pour une première journée d’observation et d’expérimentation dans la classe de Nolwenn. Nous avons fait la connaissance de ses élèves de grande et moyenne sections de maternelle et découvert l’organisation de la classe, son environnement et ses différents espaces-ateliers.

Cette école a été entièrement refaite par la designer matali crasset en collaboration avec les enseignants de l'école et en cohérence avec leurs pratiques pédagogiques — pour + d'info, voir le site de matali crasset.

Les élèves ont travaillé en autonomie à partir de plans de travail, pendant un temps que la classe appelle les « bacs blancs ». Lors de ces temps, les élèves commencent par consulter chacun leur cahier dans lequel se trouvent les plans de travail, organisés par difficulté et par « monde ».

Une fois le monde identifié et la tâche choisie par l'élève dans un plan de travail, ce-dernier va chercher un bac dont l'encodage correspond au plan de travail (ex. deux triangles jaunes). Le bac contient le matériel nécessaire à la réalisation de la tâche.

Lorque les élèves ont fini une tâche, ils leur arrivent de prendre des photos de leurs réalisations avec un appareil photo numérique à disposition dans la classe.

Premiers pas avec do•doc

En nous greffant à cette pratique de prise de vue déjà connue des élèves, nous avons commencé par faire prendre des photos de leur réalisation par les élèves avec do•doc à l'aide de nos téléphones portables, connectés en réseau local à do•doc (c'est-à-dire via wifi mais sans passer par internet).

Puis, nous avons rapidement construit une station légère pour faire de la prise de vue dans la classe et nous avons présenté à quelques élèves, par groupe, les fonctionnalités principales de do•doc. Dans un premier temps, nous leur avons proposé de manière ouverte de réaliser des petites vidéos ou animations courtes à partir des tâches identifiées dans les plans de travail.

Par exemple, deux élèves ont d'abord pris des photos pour montrer comment fabriquer des hérissons en pâte à modeler avec des pailles. Puis, elles se sont amusées à raconter des histoires avec leurs deux personnages tout juste créés.

Un autre élève, maître en la matière de sculptures en pâte à modeler, est venu faire une vidéo-tutoriel à ses camarades.
Il a d'abord enregistré une vidéo sans son, puis a enregistré une bande sonore ensuite. À cette occasion, nous avons réalisé qu'il serait idéal que les élèves puissent voir leur vidéo au moment de l’enregistrement de la piste son, pour que leurs commentaires audio soient bien calés avec l'image.

Remédiation collective

En fin de journée, nous avons montré toutes les productions des élèves à la classe, réunie dans l'espace collectif.

Les images prises par les élèves ont servies de support au groupe pour faire de la remédiation collective. Par exemple, sur la photo ci-après, on voit une élève qui dénombre.

Sur celle ci-après, on voit une élève qui identifie et explique ce qui va et ce qui ne va pas dans la photo d'un élève, et ce qu'il faut retravailler.

Il a été aussi question de se servir du tutoriel fait plus tôt pour apprendre à mieux rouler et utiliser la pâte à modeler. Les vidéos ont donc été identifiées comme une ressource disponible dans la classe, dont les élèves peuvent se servir en autonomie. Cela suppose que les élèves aient accès à une tablette librement et qu'ils puissent identifier facilement où se trouve dans l'interface la ressource correspondante à la tâche qu'ils cherchent à réaliser (sachant que les élèves de maternelle ne lisent pas encore). Nous avons alors imaginé que les images-vignettes visibles sur l'interface reprennent l'encodage des plans de travail prévus par Nolwenn.

À la fin de l'après-midi, nous décidons de continuer le lendemain la création de tutoriels par les élèves, à partir des bacs blancs. Nous voulions notamment tester le revisionnage des vidéos par les élèves et voir si cela les aide à réaliser les tâches.

Mardi 10 avril 2018

Identification des compétences de chacun pour la production de tutoriels-ressources

Pendant la matinée du mardi, nous assistons tout d'abord aux activités "rituelles" du matin (appel, lecture d'histoires et reconnaissance des chiffres par exemple).

tous les matins, les élèves se réunissent et font des petits exercices. Ici par exemple, Nolwenn travaille le dénombrement et le décodage des chiffres à l'aide de cartes qu'elle cache et retourne, dans une sorte de jeu de devinettes.

Puis, nous cherchons à savoir quels tutoriels seraient intéressants à réaliser et utiles pour les élèves. Il s’agit donc d'identifier, pour chacun des élèves, les tâches maîtrisées et les tâches qui posent des difficultés. Cela a permis de déterminer collectivement quel enfant réaliserait quel tutoriel, dans le but d’aider d'autres élèves dans la classe.

Toutes sortes de tutoriels ont alors été réalisés au cours de la journée, certains faits en animation, d'autres en vidéo (avec prise de son directe ou différée) ou en photo. Nous avons aussi cherché à varier les formes de travail : parfois les élèves réalisaient seuls les tutoriels, parfois ils les réalisaient par deux.

extrait d'un tutoriel vidéo réalisé par un élève sur les formes géométriques. Une bande son a été ajoutée ultérieurement par l'élève pour décrire les gestes qu'il fait.
extrait d'une vidéo - avec du son capté en même temps - dans laquelle un élève dit le mot représenté par le dessin en détachant et dénombrant les syllabes à l'aide des points - “poi-reau”.

A partir de la réalisation de ces tutoriels, nous avons noté des éléments et instauré quelques règles dans la classe :

  1. Pour que le son puisse être capté, il est nécessaire que le reste de la classe se taise lorsqu'un élève enregistre. On a alors décidé qu'au lancement de la prise ainsi qu'à la fin, les élèves s'écrient : "Action !", ce qui devient un signal pour les autres élèves de faire le silence.
  2. Comme les élèves sont habitués à travailler individuellement sur leur plan de travail, la collaboration n'est pas spontanée. Nous en avons encouragé certains à travailler à plusieurs et nous notons un aspect positif à la fois dans la répartition du travail que cela demande et dans l'entraide qui se développe entre les élèves

Par exemple, deux élèves ont travaillé sur le dénombrement avec 5 bouchons de plastique sur lesquels figurent des chiffres, de 1 à 5. Dans la vidéo, les élèves voulaient ranger les bouchons dans l'ordre croissant et prononcer le chiffre à chaque fois qu'ils placent un nouveau bouchon. L'élève qui devait dire les chiffres avait encore des difficultés à les identifier et à les nommer, tandis que l'élève qui plaçait les bouchons, lui, savait le faire. Ce-dernier a alors aidé sa camarade en essayant de trouver des moyens mémotechniques pour qu'elle identifie correctement les chiffres et ils ont fait 14 prises au total ! Au bout de ces 14 tentatives, comme l'élève n'arrivait toujours pas à faire une prise entière sans se tromper, nous avons décidé de garder une des vidéos et d'enregistrer la bande sonore à part ultérieurement. Ainsi, l'élève pourrait regarder la vidéo sans le son et se réenregistrer tant qu'elle le voudrait en autonomie.

à gauche, extrait de la vidéo-tutoriel sur le dénombrement / à droite, vue de la page bibliothèque de do•doc avec tous les essais et erreurs.

Par contre, dans les aspects négatifs du travail en groupe, certains élèves ont tendance à se déconcentrer de la tâche à réaliser et à s'exciter en dérangeant le reste de la classe, ce qui nécessite l'établissement de règles préalables et de temps bien définis.

  1. Nous avons également noté que certains élèves étaient très timides et n'étaient pas très partants pour réaliser les vidéos. Dans ces cas-là, Nolwenn nous a suggéré d'insister un peu pour justement jouer sur la confiance en soi de ces élèves en leur montrant ce qu'ils étaient capables de réaliser ; ce que nous avons fait avec des résultats plutôt concluants.

Remédiation collective

Là encore, nous avons organisé un temps collectif à la fin de la journée et les élèves ont présenté chacun ce qu'ils avaient fait. Leur production a ici aussi été mobilisé comme support de remédiation pour certains apprentissages et pour définir du vocabulaire.

À la fin de cette séance collective, nous avons reprécisé aux élèves à quoi servaient les traces prises avec do•doc.
D'une part, elles servent de validation des plans de travail (“pour montrer à la maîtresse comment j'ai fait mon travail”). D'autre part, elles peuvent aussi servir à aider d'autres élèves (“des traces pour les autres”) ou encore à mettre en scène des éléments que les élèves affectionnent et avec lesquels ils peuvent raconter des histoires (“des traces pour soi”).

Nous avons également abordé les questions de la prise de vue et du cadrage, ainsi que présenté les différents appareils qui pouvaient servir à la réalisation de photos et de vidéos (tablette, téléphone, station).

un élève est en train de prendre une photo avec une tablette --photo qui apparaît directement à la projection dans la page bibliothèque de do•doc-- et le groupe réagit sur le cadrage à partir de la projection.

Leçons pour le développement de l'interface et de la station

  1. REMISE EN QUESTION D'UN PRINCIPE DE DESIGN : UN CHOIX À EFFECTUER APRÈS CHAQUE CAPTURE ?
    Nous décidons de remettre en cause un des tout premier choix de design que nous avions fait : la double vue à la capture (vue du flux et vue du dernier média enregistré). Il nous paraît pertinent, au vu du statut de la trace pour les élèves, de leur proposer après chaque enregistrement de déclarer à quoi correspond ce qui vient d'être enregistré. Nous pensons à trois options :

    • L'envoi vers la bibliothèque (“je garde ce média pour moi” -- pour y revenir plus tard par exemple).
    • L'envoi à validation (“je considère que ce que j'ai fait est une version finale et je l'envoie à la maîtresse pour qu'elle évalue mon travail”)
    • L'envoi à la poubelle (“ceci ne vaut pas la peine d'être gardé”).
  2. CRÉATION D'UNE LISTE D'AUTEURS ET DIFFÉRENCIATION DE L'INTERFACE POUR CHACUN

    • Une interface spécifique pour l'enseignant avec une vue des médias créés récemment par chaque élève pour validation et possibilité de filtres multiples.
    • Une interface élève, avec un affichage des contenus créés par l'élève et des contenus ressources identifiés par l'ensignant.
    • Une identification simplifiée (éléments tangibles + photo des élèves) et un taggage automatique des médias enregistrés (métadonnées de base : nom de l'élève, date, type de média, classement par l'élève).
  3. NAVIGATION DANS L'INTERFACE A L'AIDE D'ÉLEMENTS TANGIBLES INTÉGRÉS À L'ENVIRONNEMENT (OU DANS LES BACS)
    Afin de faciliter la navigation dans l'interface, chaque média et chaque page de do•doc peut être associée à un QR code. Les QR codes peuvent être imprimés et disposés à côté des bacs blancs ou n'importe où ailleurs dans la classe. Ainsi, les élèves en flashant le code ont accès directement aux ressources associées à un plan de travail et peuvent enregistrer leur média ainsi que voir ceux qu'ils ont déjà enregistrés pour une même tâche. Les codes QR deviennent ainsi une aide à la navigation avec des balises qui associent le monde physique de la classe avec des espaces dans l'interface.

  4. POUVOIR VOIR UN MÉDIA PRÉCÉDEMMENT ENREGISTRÉ TOUT EN EN CRÉANT UN NOUVEAU
    Cela serait utile notamment pour enregistrer une piste audio sur une vidéo (en synchronisant la voix sur l'image) ou pour suivre un tutoriel et le reproduire simultanément.

  5. PERTINENCE D'UNE FONCTIONNALITÉ “MARMITE”
    Nous avions réfléchi à une fonctionnalité que nous appelons “marmite” et nous nous apercevons de son importance dans ces situations scolaires. Il s'agit d'une fonctionnalité qui permet d'associer selon des recettes prédéfinies des médias ensemble. Par exemple, en associant une image avec un son, cette fonctionnalité permettrait d'obtenir une image commentée (avec une image fixe plus la bande sonore), ou encore d'associer une vidéo avec une bande sonore enregistrée ultérieurement.

  6. ADAPTER LA STATION À LA CLASSE
    Nous prévoyons qu'une station sera intégrée dans une des “cabanes” de la classe pour créer un espace d'enregistrement dédié et toujours disponible. Nous imaginons alors une adaptation du mobilier avec des pièces imprimées en 3D pour construire cette station et placer les éléments (webcam, etc.).

À la fin de la journée, nous avons eu la visite dans la classe de M. Alain Van Sante, DANE de l'Académie de Rennes. Notre discussion semble confirmer les directions prises et discutées avec Nolween et Lionel Rault. La perspective d'un carnet de suivi pour faciliter l'apprentissage par plans de travail semble pertinente de son point de vue et nous précisons certaines des fonctionnalités prioritaires à intégrer à l'interface. Parmi celles-ci, la fonctionnalité qui semble indispensable est l'identification des élèves et la différenciation de l'interface pour l'enseignant et pour les élèves.

Mercredi 11 avril

Installation de l'imprimante 3D

Nous avons monté notre imprimante 3D dans une des cabanes de la classe et modélisé des pièces 3D adaptées au mobilier de la classe, afin que nos tiges de bois et notre système d'articulation se fixe directement dans les tables.

Construction de la station adaptée au mobilier

Puis dans la matinée, nous avons installé une station do•doc dédiée dans une des cabanes. La station comprend un ordinateur sur lequel est installé do•doc, une webcam et un micro, ainsi que le boîtier de do•doc. Mais elle peut également accueillir un téléphone ou une tablette en fonction des besoins. Le système s'adapte et peut ainsi permettre l'accrochage d'éléments de décor ou de lumière, entre autre. En dehors ou au sein de la station, nous avons également continué d'utiliser simultanément plusieurs appareils connectés sur un même réseau (tablettes et téléphones). Les fichiers créés sur un appareil se retrouvent ainsi instantanément sur tous les autres, sans passer par internet, ce qui permet aux élèves de retrouver leur contenu, peu importe l'endroit où ils les ont créés.

vue de la station dans une des cabanes, avec le micro et le boîtier, l'ordinateur et d'autres articulations prévues pour accueillir un téléphone ou d'autres accessoires [décor, lumières...]
vue avec le téléphone
vue avec webcam et ordinateur
vue avec une tablette. NB: le boîtier do•doc et le micro se branchent tous les deux sur les tablettes et les téléphones. Pour le boîtier, il suffit d'un adaptateur USB vers micro-USB — comme ici sur la photo.
  • Réglages de la colorimétrie et de la luminosité de la webcam
    Pour parer au problème de colorimétrie et de mauvaise luminosité (classique lorsqu'on utilise des webcams), il peut s'avérer utile de télécharger un petit logiciel pour régler le rendu à la main en amont des prises de vue photo ou vidéo. Il existe plusieurs logiciels, en fonction de la marque de la caméra et du système d'exploitation de l'ordinateur.
    Exemple 1 pour Logitech
    Exemple 2 pour Mac
    avant / après, réglage avec le logiciel Logitech -- à noter la cabane est très sombre et les images sont faites ici sans lumière supplémentaire.

Refonte de l'interface

Intégration des auteurs : identifier les élèves
L’interface de do•doc — que nous avons avons fait évoluée au cours de la semaine et qui deviendra la version 7— permet maintenant de s’identifier. En haut, au milieu de la barre de navigation se trouve un bouton : au clic, une fenêtre modale apparaît et propose une liste d'auteurs (avec l'option d'en ajouter si besoin). Ici, nous avons utilisé les portraits des élèves et inscrit leur nom en capitale (c'est ainsi que les élèves de cette classe lisent leur prénom).

Page “plan de travail”
Ensuite, les tuiles sur la page d'accueil reprennent les plans de travail déterminés par Nolwenn : au clic sur une tuile, on se retrouve dans la page du plan de travail correspondant (par ex. deux triangles du monde jaune). Une partie en haut à gauche indique le plan de travail dans lequel on se trouve et la partie en haut à droite, sur fond bleu, montre les ressources associées pour chaque tâche du plan de travail (préparée par Nolwenn ou proposée par les élèves). Pour identifier un média comme une ressource, il faut le tagger comme favori (fonctionnalité seulement disponible si on est identifié comme enseignant).

dans cet exemple, nous sommes dans la page “production d'élèves” et il n'y a qu'un seul média-ressource. Les autres médias enregistrés par cet élève pour cette page sont regroupés en dessous.

Les codes QR
La première des icônes en haut à droite permet de générer, d'imprimer ainsi que lire un code QR. Ainsi, si l'on se trouve sur une page, c'est le code QR de cette page qui sera généré ; si l'on est en train de consulter un média, c'est le code QR de ce média spécifiquement qui sera généré. Pour faciliter la lecture des codes, en-dessous du code QR imprimable se trouve le flux de la caméra connectée à l'appareil utilisé. Ainsi, si on présente un code QR à la caméra, il peut désormais être lu directement à partir de l'interface de do•doc (sans avoir à ouvrir une application spécifique).

Jeudi 12 avril

Appropriation des outils par Nolwenn avec ses élèves

Après avoir implémenté ces différents changements, nous testons l'ensemble le jeudi matin. Cette fois, nous essayons d'intervenir le moins possible et cherchons plutôt à aider Nolwenn et les élèves à prendre en main les outils.

Nolwenn montre à ses élèves comment accrocher le téléphone pour prendre en photo la trace d'une tâche finie.
deux élèves discutent d'une photo prise à la tablette.
Photo prise par un élève pour évaluation.

Nous remarquons que lorsqu'il s'agit de prendre des photos “à la volée”, simplement pour créer des traces de type “évaluation”, il est plus simple de se servir de la tablette ou, si le travail est déplaçable, de venir dans la cabane à la station de do•doc. Pour des élèves de maternelle, la manipulation de la tablette demande un peu d'agileté, mais, une fois la protection à rabat enlevée, les élèves trouvent moyen de caler la tablette sur un genou et de prendre la photo. Ils peuvent également s'entraider pour cette étape. Le téléphone présente des boutons trop petits et il est un peu compliqué pour les élèves d'être précis au toucher de l'écran.

Création des avatars pour identification des élèves

Afin de faciliter l'identification lorsque les élèves viennent prendre des photos ou autre média à la station, nous avons pensé créer des petites sculptures — sorte d'avatars — pour chacun. À l'aide de la technologie NFC et de tags collés sous ces petites sculptures personnalisées, les élèves peuvent ainsi, simplement en posant l'objet, être reconnus par l'interface.
Les élèves ont donc d'abord commencé par créer leur sculpture à l'aide de pâte à modeler séchante, la seule contrainte étant que sous chaque sculpture devait être collé un tag rond d'environ 2 cm de diamètre.

Finalement, nous finissons avec une belle série de sculptures représentant les élèves, toutes différentes mais néanmoins cohérentes entre elles.

vue du tag NFC collé sous une des scultpures.

Tests avec les élèves à la station

À la fin de la journée, nous invitons également quelques groupes d'élèves à se servir de do•doc à la station, dans des activités moins dirigées. L'enregistrement audio semble avoir beaucoup de succès, du fait du petit accessoire micro et parce que les élèves apprécient entendre leur voix et raconter des histoires en donnant vie aux objets qu'ils ont sous la main.

deux élèves enregistrent une bande sonore sur la tablette, à partir d'une image prise précédemment, qui est elle affichée sur l'ordinateur.
une élève regarde le petit film qu'elle vient de finir en commentant ce qu'elle a fait.
un élève en train de s'enregistrer.

Vendredi 13 avril

Finalisation de la station avec lecteur de tags

Le lendemain matin, nous finissons le branchement et le code du lecteur NFC, soudé à un arduino. Nous décidons là aussi de nous servir du mobilier présent et de cacher le lecteur dans un des pots verts designés par matali crasset.

vue du lecteur et de l'installation pour l'identification des élèves.

Finalement, il nous faudra attendre la livraison d'un autre lecteur pour finaliser correctement l'installation et Nolwenn et ses élèves pourront tester ça dès la rentrée de Mai (à suivre donc !).

Présentation de do•doc aux autres classes de l'école

Enfin, pour finir notre résidence, nous sommes passés dans les deux autres classes de l'école pour présenter à la fois nos outils mais aussi leur adaptation spécifique pour l'école du Blé en Herbe. Nous avons discuté avec les élèves et leurs enseignants, Valérie et Yohan, pour tenter d'envisager ce qu'ils auraient éventuellement envie de faire avec ce genre d'outils. Le stop-motion est évidemment toujours un franc succès, mais d'autres idées ont vu le jour, tel que par exemple faire des reportages ou filmer les séances de danse. À la suite de cette présentation, un groupe d'élèves est venu nous interroger avec des questions précises sur la mise en œuvre de certaines des idées qu'ils avaient eues par la suite. Parmi elles, l'idée super des élèves de déclencher des enregistrements vidéos à certains moments pour récolter des données sur les activités scolaires et collaborer avec des chercheurs à partir de ces données vidéos. Leur volonté est ainsi de participer à mieux comprendre et améliorer nos manières d'apprendre.

À suivre !...

Making Of

Bilan général : super semaine ! Beaucoup de nouvelles fonctionnalités développées et en cours de développement et plein d'idées pour la suite ! L'utilisation quotidienne dans la classe de Nolwenn nous aidera aussi à voir dans le temps comment tout cela se poursuit.

Merci à tous -- et particulièrement aux élèves -- pour ces beaux moments partagés.

Lionel Rault avec un élève en train de tester et débugger do•doc sur tablette
Nolwenn Guillou qui explique comment faire les avatars avec les tags NFC aux élèves
Pauline Gourlet explique do•doc aux élèves
Louis Eveillard code sur une chaise beaucoup trop petite pour lui :D